Les sciences sociales ont longtemps brossé une image idéalisée de la vieillesse africaine. L’ethnographie africaniste a beaucoup écrit sur le rôle et la fonction des « anciens », notamment sur leur pouvoir (gérontocratie). Mais ce point de vue a occulté la place des individus qui deviennent vieux sans pour autant accéder au statut valorisé « d’ancien ». En s’intéressant uniquement aux statuts socioculturels des « personnes âgées », le traitement de la vieillesse apparaît comme stéréotypé. Le vieux baobab, symbole d’une identité africaine essentialisée, s’oppose en tout point à la vieillesse occidentale incarnée par ses maisons de retraite, résultat dramatique de l’égoïsme individualiste, comme on l’entend souvent dire au Cameroun